Les bénévoles de Zébu sont prêts à sacrifier leur nuit de la Saint-Sylvestre pour assurer le service de raccompagnement à domicile. Objectif : éviter que des Tarnais reprennent leur voiture en ayant trop bu. Et c’est gratuit.

Les bénévoles de Zébu sont prêts à sacrifier leur nuit de la Saint-Sylvestre pour assurer le service de raccompagnement à domicile.

Objectif : éviter que des Tarnais reprennent leur voiture en ayant trop bu. Et c’est gratuit.

«On n’est pas des Uber ou des taxis», lâche Jean-François Castilla qui rappelle d’emblée que le service de raccompagnement Zébu est un acteur de la sécurité routière dans le Tarn et pas un moyen de transport. En plus de ses actions de sensibilisations dans les écoles, entreprises et manifestations diverses, l’association pour la prévention des accidents chez les jeunes (Apaj) propose depuis des années un service gratuit pour raccompagner les automobilistes qui ont trop bu et leur véhicule chez eux les vendredis, samedi et veilles de jour férié de 23 heures à 6 heures.

Et comme pour le réveillon de Noël lundi dernier, les bénévoles seront d’autant plus sur le pont ce soir pour le passage au Nouvel an.

«Il faut que les gens nous appellent davantage»

Les Tarnais qui auraient trop consommé d’alcool pour reprendre le volant de leur voiture en sortant de chez des amis ou de boîtes de nuit du département, «les trois quarts de nos interventions», peuvent donc appeler Zébu. «Les premières questions que l’on pose quand les gens nous appellent c’est de savoir où ils sont et s’ils ont bien une voiture, indique le président Jean-François Castilla. Une fois deux jeunes m’ont menti. Et quand je suis arrivé pour les chercher à la sortie d’une discothèque, ils n’avaient pas de voiture. Je suis reparti sans eux».

Hormis quelques manifestations publiques ou des mariages, Zébu ne marche pas sur rendez-vous.

«On ne veut pas inciter les gens à boire. On est là pour les gens qui n’avaient pas prévu de boire et qui se sont finalement laissés aller à quelques verres, explique le président. Si on nous appelle avant, je fais un peu la morale et souvent les gens ne nous rappellent pas le soir. J’espère que c’est parce qu’ils n’ont finalement pas bu ou qu’ils ont prévu de se faire raccompagner».

En moyenne, Zébu assure 150 raccompagnements par an. «C’est très variable, cela peut aller d’une dizaine par soir à aucun», explique Jean-François Castilla qui fait un planning chaque mois. La quinzaine de bénévoles se positionne sur les week-ends en fonction de leur disponibilité». Bien sûr, il faut deux personnes de permanence, l’une pour conduire la voiture Zébu et l’autre celle des automobilistes qui ont trop bu. C’est d’ailleurs pour cela que parfois, il faut un peu de patience pour voir arriver Zébu. «On n’est pas des pompiers prêts à partir», explique Jean-François qui lui fait «son train-train habituel» quand il est de permanence. Il est donc souvent réveillé en plein sommeil. «Il faut le temps que je m’habille, que je boive un café et que je récupère le binôme». Et ensuite il faut compter le trajet même si l’essentiel des raccompagnements se fait dans le sud du Tarn où l’association, basée à Castres, est plus connue. Jean-François Castilla aimerait d’ailleurs monter une antenne sur Albi et lance d’ailleurs un appel aux bénévoles et aux dons qui sont déductibles des impôts. Car il tient à conserver le principe de gratuité.

«Les gens qu’on raccompagne nous disent qu’ils vont nous faire des dons pour nous remercier mais les promesses de la nuit ne débouchent jamais sur rien en général. On ne vit qu’avec des subventions et les stages de récupérations de points sur le permis et les tests psychotechniques que nous proposons», indique le président, ancien militaire et moniteur d’auto-école qui a toujours été sensible à la question de la sécurité routière.

Comme sa trésorière Gwénaëlle Duchesne qui en tant «qu’insomniaque» est toujours partante pour assurer son tour de garde chez Zébu. «Autant utiliser ce temps pour sauver des vies que de le perdre, sourit la jeune femme qui aimerait que les gens appellent davantage Zébu. Quand je récupère des jeunes à la sortie de boîtes de nuit, j’en vois certains qui ne devraient pas reprendre le volant».

D’ailleurs la discothèque le Pop Art à Castres n’hésite pas à rappeler à ses clients l’existence de ce service.

Apaj-Zébu : 05 63 35 10 37

apaj-zebu@orange.fr

www.apaj-zebu.fr